Parcours  Artistique.

 

Dans les  années 80, au cours d'une analyse personnelle,  ANI  ressent un souffle dans ses mains. C'est le déclic: elle commence par le dessin à partir de modèles vivants et nature morte dans un atelier au Centre Américain, situé Boulevard Raspail à Paris, animé par Grégory MASUROVSKI.

 

Lors d'un stage à la montagne, aux Arcs, elle découvre avec le peintre graveur MOO  CHEW WONG, une autre dimension qui se prolonge avec la gravure.

Elle entre dans l'atelier de Rena TZOLAKIS, peintre -graveur puis participe à des cours internationaux d'été à l'Académia RAFAELLO à Urbino en Italie où elle pratique la gravure sur métal et sur bois.

 

Elle débute la sculpture à l'Ecole Municipale des Beaux Arts de Beauvais(Oise) avec Philippe DEWALEYNE formé par DODEIGNE. Elle travaille le calcaire. La phase suivante est celle de l'enseignement de René COUTELLE dans son atelier du XXème à Paris où elle expérimente le marbre, le granit, l'albâtre, la serpentine, sur une période de 10 ans.

 

Puis elle s'attaque au marbre de Carrare dans l'atelier de Viorel ENACHE à Bagneux. Elle reprend la gravure au Centre National d'Art Imprimé et de l'Estampe avec Christiane VEILLE à Chatou.

 

Ce parcours emblématique quant aux références des maîtres qui lui ont dispensé leurs enseignements et riche de par ses expériences multiples, lui permet d'aborder un cycle d' expositions régulières. Elle démarre dans les années 90, à l'initiative de René COUTELLE, puis participe à des salons en régions.

 

Au cours de ses expositions personnelles, elle glane plusieurs prix: trois en sculptures et un en gravure. Cette exposition à la Galerie Monod est sa première exposition en galerie.

 

"J'ai senti un souffle dans mes mains". Ces quelques mots symbolisent le cheminement d'une artiste ancrée, avec une intensité identique, dans le retour aux sources et le voyage; elle est guidée par la poésie et la puissance, dans la douceur et la violence... des oxymorons qui caractérisent son identité artistique.

 

Femme/artiste plurielle, qui étreint la matière- la pierre, le marbre pour la sculpture, le bois et le métal pour la gravure; femme en mouvement entre deux lieux, celui de son travail avec les autres et celui de son face à face avec elle- même.... elle ne choisit pas: entre le retour   à la terre et à la montagne - son voyage en Anatolie et l'exil, elle ne renonce à rien.

 

Mue par une insatiable et fiévreuse énergie, elle donne la possibilité au souffle de se transformer en tempête. c'est peut-être pour toutes ces raisons qu'elle trace son sillon dans plusieurs  directions, travaillant en taille directe à chaud, sans esquisse. Ses sculptures, d'abord figuratives évoluent vers l'épure et les visages s'estompent . Alors qu'elle excelle dans le portait ressemblant", l'artiste semble s'en éloigner , comme si l'archétype lui tenait lieu de famille.

 

Etrangement( car c'est un univers très différent des dessins et des sculptures), ses gravures relèvent d'un autre esprit. Les végétaux, feuilles captées dans d'imperceptibles mouvements et la nature frémissants de sensibilité, sont magnifiés par la pointe sèche. Ani  s'inscrit bien dans la tradition de l'oeuvre gravée des grands graveurs  naturalistes. La brise et le souffle... l'oxymore toujours.

 

 Brigitte CAMUS

Critique d'Art. (2011)